Eugène Guillevic

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Eugène Guillevic est un poète français né à Carnac (Morbihan) en 1907 et mort à Paris en 1997. Il signe ses œuvres que de son nom seul (Guillevic). Il a reçu le Grand Prix de poésie de l'Académie française en 1976, le grand Prix national de poésie en 1984, et le Prix Goncourt de la poésie en 1988.

Carnac, 1961[modifier]

Voir le recueil de citations : Carnac

Sphère, 1963[modifier]

Envers les puits la lune
Avait de la pitié

Mais entre les bois
Les prés criaient

Et par la lumière de la lune
Revenaient leurs cris

  • « Chemin », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 9


A la lumière de la lune,
Quelle mesure demander ?

  • « Chemin », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 10


Entre la lune et les buissons
Il y a une longue mémoire
Et des souvenirs de corps qui s'aimèrent,

Mais qui maintenant
Sont devenus blancs.

  • « Chemin », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 11


Ce n'est pas moi
Qui fermerai

Pas moi qui crierai
Pour la fermeture.

C'est qu'on me fermera

  • « De ma mort », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 17


Qu'elle soit longue, au moins,
Cette vie qu'il faut vivre.

Car difficile
Est la leçon.

  • « De ma mort », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 25


Seul trou dans le tissu
De silence et d'eau lente
Où rien n'osait bouger,

Au bord d'un bras de mer,
La mouette aux yeux frêles
Déchiquetait sa proie

  • « Pays », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 29


L'eau a rêvé de toi,
Soleil, en ton absence.

  • « Pays », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 30


Un marteau

Fait pour ma main,
Je te tiens bien.
Je me sens fort
De notre force.

Tu dors longtemps,
Tu sais le noir,
Tu as sa force.

  • « Un marteau », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 34


L'arbre, ici, maintenant, debout,
Rien que du bois,
Comme un oiseau figé debout
La tête en bas.

  • « Arbre l'hiver », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 37


Pas par le plafond,
Pas par le plancher,
Petit enfant sage,
Tu ne partiras.

[...]

Ni brûlant le ciel,
Ni tâtant la route,
Ni moquant la lande,
Tu ne partiras.

Ce n'est qu'en passant,
A travers les jours,
C'est à travers toi
Que tu partiras

  • « Chanson », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 94-95


Seul. Qui dit : seul ?

Qui m'accable d'un mot
A couleur de malédiction ?

Ne confonds pas.

Celui qui s'en va seul
Porte avec lui les autres,

Désespère pour eux
D'espérer avec eux.

  • « En cause », dans Sphère, Guillevic, éd. Gallimard, 1963, p. 113


Divers[modifier]

Quand nous parlons, nous ne faisons que mastiquer nos morts.
  • Lors d’un colloque sur "l’Auteur et son traducteur", à Nice, en 1972. Cité par A. Bensoussan
  • Confessions d'un traître, Albert Bensoussan, éd. Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 23


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